Run around Ile de France 1er avril 2018

Il fallait vraiment une foi de motard c’est-à-dire, sculptée dans la pierre, pour donner le coup de démarreur ce matin là.

Le ciel était d’un gris enclume et déversait copieusement des averses plus fortes les unes que les autres, le tout avec une température à 7 degrés sur Chantilly. En 4 mots “un temps de merde!”. Mais un rendez-vous est un rendez-vous: 8h30 à la station Esso direction Cergy. En passant près de Baillet, je vois la pluie s’arrêter petit à petit et la route devient sèche…ouff !
Des potes sont déjà arrivés et patientent près d’un groupe de motards sur BMW. Un peu d’attente de nos derniers arrivants, puis rappel par Jo et Remi des consignes de sécurité – nécessaires à la circulation en convoi- et nous mettons les gaz direction Versailles. Traversée un peu plus tard de Saint-Germain en Laye où le château en impose. Comme dit un de nos biker, “c’est un beau bahut ! “ Puis nous continuons, jusqu’à Voisin le Bretonneux où nous faisons une pause café- croissants dans un très sympathique café ou les banquettes cuir se montrent accueillantes.
Une fois réchauffés, nous remontons en selle et les petites routes de campagne commencent à défiler. Les motos ondulent au milieu des champs labourés ou des prés, dans lesquels galopent parfois des chevaux excités par notre passage. Les villages aux maisons en pierre se succèdent et je ne sais pas comment Jo fait pour s’y retrouver dans ce dédale de petites routes. Dans les communes que nous traversons, des taches de couleur jaunes et roses accrochent le regard : les Forsythias et les cerisiers sont en fleurs. Un peu plus loin en allant sur Dourdan, de chaque côté de la route, des platanes aux troncs de géants, lancent leurs plus hautes branches les unes contre les autres. Celles-ci rejoignent le ciel pour former une voûte gothique. Nous cheminons au milieu d’une cathédrale d’arbres centenaires: impressionnant.

Dourdan est une ville où l’histoire pèse de tout son poids. En témoignent le château au style médiéval du 13e siècle, la vieille halle et toutes les petites ruelles. Nous stoppons pour la pause déjeuner à “l’hotellerie Blanche de Castille” ou les menus furent appréciés ainsi que le service. Endroit spacieux et calme. Le temps est passé très vite et, miracle, à la sortie, le soleil nous attendait.
Nous repartons dans la vallée de Chevreuse par d’autres petites routes à travers villages et bois, tout en tirant sur le col de nos montures. Les pilotes se sont un peu arsouillés: peut-être l’effet du printemps qui se faisait sentir…

Arrivée sur Milly-la-Forêt: nous ralentissons l’allure et nous arrivons sur la place de la vieille halle, dont nous accomplissons trois ou quatre fois le tour, comme des indiens autour d’un fort défendu par des colons, avant de nous arrêter et garer nos bruyantes machines.Celles ci n’ont pas manqué d’attirer l’attention de la foule présente: c’était un jour de brocante sous la halle.
Une fois posé sur ses arrières et donc debout, votre serviteur, hérault d’un instant, déploie un parchemin confié auparavant par la grâce de notre bon maitre JO, et déclame à haute et intelligible voix l’histoire de cette vieille halle, à l’initiative du seigneur de Milly, datant du 15e siècle, aux 48 piliers, et dans laquelle avaient lieu trois foires par an et un marché par semaine.
Une fois cette page d’histoire évoquée et riches du poids des connaissances acquises, nous sautons à nouveau en selle, direction Barbizon. Après quelques lieues supplémentaires, nous entrons dans sa grande rue et laissons nos destriers devant la paroisse Saint-Paul. Un petit salut à la Statue d’Astérix qui trône au-dessus d’un mémorial et nous partons explorer ce village de peintres pré- impressionnistes. Moment d’émotion en passant devant la maison de Jean François Millet. Qui ne connaît pas son tableau: ” l’Angélus “…

En parcourant cette rue, on y découvre de charmantes vieilles demeures restées dans le style fin 19e, dont une au jardin éclairé par un magnifique camélia rouge en fleurs. Le temps s”est arrêté et l’imagination s’envole vers cette époque de création picturale.

Retour sur terre, notre leader nous propose de nous encanailler avant de terminer cette journée par un saut à “la caverne des brigands “. D’après la légende, des brigands s’y retrouvaient pour partager leur butin après avoir détroussé des honnêtes gens. Il s’agit d’une caverne dont les parois et le toit sont formés d”énormes blocs de grès.
Que nenni, point de partage entre nous, l’endroit est calme et serein. Nous en profitons pour une séance photos de groupe et individuelles, réalisée par l’oeil aguerri de Manuel. Après ces derniers moments de détente et d”échanges, c’est la bise d’au revoir et le retour dans nos pénates.

En résumé, aube sombre mais fin de journée lumineuse!

Aussi, en cette soirée de dimanche Pascal, rendons hommage au Prince des chemins de la vallée de Chevreuse: Le Sieur Jo, et à ses deux barons de la sécurité : Les Sieurs Rémi et Christian. Grace à eux trois, notre escouade est arrivée à bon port, sans subir les attaques de vils brigands des bois où se faire stopper par les gens d’armes aux aguets .

Votre bien dévoué, Sieur Didier de la Plaine de France.