Donc départ 6H45 sur l’autoroute A15 ce matin du 6 Mai pour ce beau département de l’Ardèche. Le problème est que ce n’est pas la porte à côté. Grâce au petit réservoir de la moto de Stéphane… et à Nora, nous avons eu droit à plusieurs stops, parfois imprévus. C’est là que nous avons testé la réactivité du convoi des Harley face à l’inattendu. Après des heures et des heures de route, nous arrivons enfin dans ce magnifique camping village « le soleil du Vivarais », proche de Vallon-Pont-d’Arc. Nous prenons possession de nos mobil-home « classe premium » et à peine le temps de soupirer, nous remettons les gaz vers un des plus beaux villages d’Ardèche VOGUE, ce petit joyau médiéval où dans le restaurant L’ESPARAT, nous étions attendus par le seigneur du lieu et tous ses serviteurs, pour festoyer.
Après quelques hésitations dans la distribution des plats : poisson ou canette, nous pûmes nous rassasier et profiter de cette bonne soirée de détente, animée par des discussions et des rires.

Le lendemain, ce fut la découverte de la contrée alentours et on peut dire que notre Road Captain, Jean-Marie- la connait comme le fond de sa poche. Je le soupçonne d’ avoir avalé un GPS…

En dehors des villages: c’est Jurassic Park, très sauvage, avec des torrents qui coulent dans le fond des vallons, dont les bords rocheux sont verticaux, des massifs boisés impénétrables, et au-dessus de tout cela, des buses qui tournent comme des ptéranodons.

Certains villages, comme ANTRAIGUES SUR VOLANE, fief de Jean Ferrat, sont perchés sur des pitons rocheux au-dessus du vide. Belle petite place centrale dans ce lieu où nous avons dégusté des produits locaux, dont des gousses d’ail confites, à la terrasse d’un café, tout en assistant à la cérémonie du 8 Mai. Dans le coin, ils ne gardent pas un bon souvenir des Allemands, et, par chance aucune BMW ne s’est pointée.

Sinon, si vous aimez les virolos, alors vous êtes arrivés au paradis…
D’habitude, on descend les rapides dans ce pays, mais là c’était plutôt ” rapide la descente” … Jean-Marie nous a dit ” pour descendre, on y va avec un” filet de gaz”, ça veut dire en réalité qu’on va passer en mode « pêchu » et que vos reposes pieds vont vous chanter – l’air des étincelles-. Il en fut ainsi entre le Mont Gerbier de Joncs (source de la Loire, bloquée à plusieurs reprises par le pied d’Olivier, je crois, -veuillez excuser cette interruption momentanée du flux de ce grand fleuve…) et Vals les Bains. Personne ne s’est vautré, chacun allant à son rythme…

Dans les villages, non restaurés, aux façades austères soulignées parfois par un balcon à la ferraille rouillée, on croise de temps en temps un ardéchois pure souche, avec son béret vissé sur le crâne. Je ne compte pas les boutiques de vente de bon gros saucissons, de noix de jambon, sans parler des fromages, des crèmes de châtaignes, hummmm …. !

Lors de nos runs quotidiens, le ciel était ensoleillé le plus souvent mais restait assez tumultueux. Nous avions inventé un jeu avec les orages, c’était “attrape-moi si tu peux” ou sa version côté ciel: “casse-toi, ou je te rince”. Les règles s’apprennent très vite…!

Sur les routes, on croise 62 à 86 motards au kilomètre parcouru. À croire que tous les motards de France vont tester leur moto dans cette région. C’est à peine si on peut reposer la main gauche sur le guidon à force de saluer tous ces bikers !

Nous, avec Patrick, nous étions sereins face aux problèmes mécaniques. Il possède dans ses sacoches tout l’outillage d’un garage de 300 mètres carrés. Je me demande où Béatrice range ses affaires de voyage…

Sinon, dans notre équipée sauvage, il y avait un couple d’outsiders, récupéré le premier jour sur la route, fort sympas tous les deux. Je pense que lui devait se prénommer Anatole, car Anatole ondulait sur la route avec sa bécane mode military, de droite à gauche et de gauche à droite, voire sur la deuxième voie, quand il y en avait une, mais tout s’est bien passé pour lui comme pour nous.

Et puis, il faut, pour terminer évoquer les fins de journée près de la plancha où chaque soir le groupe se retrouvait pour passer un moment de détente et d’humour. Quand je dis “le groupe”, il faut préciser qu’une séparation hommes-femmes s’était opérée automatiquement, probablement sous tendue par une différence de sujets des conversations: ces dames parlant beaucoup de mécaniques (celles que roulent leurs hommes) et les hommes commentant principalement -les courbes- observées dans la journée.
Ces soirées étaient animées par Pascal, Gilles, et les fulgurances d’Olivier : foux rires à pleurer…
Il faut retenir le talent de Gilles pour se lancer au débotté dans des analyses critiques sur les travers de chacun ou de chacune, le tout dans un style ironico-satirico-sexy!

Le dernier soir fût l’objet de travestissements sur la base des années 60, à la mode Californienne, très baba cool, avec certainement quelques pétard dans le secteur. Les femmes ont revu toutes les manières de danser le Madison, pendant que les hommes étaient branchés sur des airs jamaïcains.

Donc une Ardèche à plusieurs facettes, haute en couleurs. Ce fut notre Ardèche, déroulée sur un mode éclectique.

Que le dieu des virolos bénisse Jean-Marie et Florence et protège éternellement notre Safety Officer : Jamy…