Lever à 5h du matin ce dimanche 26 mai et pour certains, plus une sieste qu’une nuit de récupération, le motorcycle /cars US day,s’étant déroulé la veille à Maffliers.
Un weekend bien chargé, mais faisant fi de la fatigue, tout le monde était là pour un départ à 6h30 pétante, Station ESSO, A15 et même Tristan réussit à arriver 5 minutes avant l’heure!

 

La moto de Pascal Dagland fut très remarquée par son côté « white and black », en particulier pour sa magnifique glacière blanche trônant à l’arrière, contrastant avec le noir profond du reste de l’engin.

Déjeuner à Fougères, très belle commune, riche en sites touristiques comme son château fortifié, son beffroi, ses quatre moulins entraînés par des roues à aubes.
Découverte pour l’occasion d’une crêperie ou Marty s’’est obstiné à réclamer une crêpe aux Saint-Jacques, pendant qu’Isabelle donnait l’impression aux passants que le feu avait pris à l’étage, sa cigarette électronique au bec, laissant s’échapper par la fenêtre une fumée impressionnante !
Après une balade dans la ville, nous reprenons la route pour arriver à 17h au camping Keravel à Erdeven et investissons nos bungalow bleu et blanc.
Balade sur la plage et dîner au restaurant sur place venant précéder une nuit d’un sommeil profond, bien que dans la cambuse nous soyons trois à ronfler…
Cependant, je dois dire que, ni moi ni Marty, n’arrivions à la cheville de notre collègue, certainement grand sonneur de cloches, qui par la puissance de ses ronflements, dignes d’un moteur 103cc, faisait trembler toute la cabane!
Il s’est vite retrouvé baptisé « la tronçonneuse ». Impossible de trouver sa position « off »que ce soit sur le dos, sur le ventre, ou sur le côté.

Le lendemain, courses au supermarché dans une ville voisine: Auray. Quatre caddies furent nécessaires ; trois pour les produits apéro et un pour le reste. Pendant la balade qui suivit dans Auray, sur un petit giratoire où nous faisions un demi-tour pour la 8e fois en 10 minutes, nous avons assisté à une lutte épique entre Marcel sur sa nouvelle Harley blanche et un camping-car, chacun voulant être le premier à sortir du giratoire…
Finalement, c’est Marcel qui l’a emporté haut la main. Pour fêter cette victoire, nous fîmes une petite pause bière au bistrot de « l’Armorique », au bord de la rivière et du pont d’Auray, endroit touristique et charmant.

Après avoir chassé les chouans du lieu, Napoléon 1er et son épouse du moment, (on estime ses conquêtes à 56) ont traversé ce pont comme nous le fîmes un peu plus tard.
Un peu plus loin sur le quai on découvre que Benjamin Franklin débarqua ici en 1776 envoyé par les États-Unis pour négocier la première alliance avec la France.

Puis retour au camping pour un déjeuner ensemble au soleil, autour des tables alignées comme des dominos, les discussions et les rires remplissant l’espace.

L’après-midi, cap sur la presqu’île de Quiberon. En partant, nous passons près d’un champ non loin du camping, où une centaine de menhirs se dressent vers le ciel, figés là depuis des siècles, comme des gardiens du temps.

En roulant sur la bande de terre menant à la presqu’île, venant trancher en deux l’océan, une odeur d’huîtres, portée par l’air marin, nous surprend et vient ravir nos narines!
Les goélands traversent le ciel et les mouettes crient à tue-tête à la recherche de leur maigre pitance du jour. Les maisons à murs blancs sont coiffées de toits d’ardoise alors que fenêtres et portes sont entourées de pierres de granite. Pas de doute, nous sommes bien en Bretagne!

Très peu d’hortensias en fleurs, c’est normal, il est encore tôt en saison. Pause glaces sur le port de Quiberon, près de la plage port Marie, tout en regardant la manœuvre du bac en train d’accoster habilement, revenant de l’île d’Houat où de Belle-Île…

Nous reprenons les motos après ce moment de calme afin à de revenir au port de Saint-Goustan, pour une nouvelle collation.
La dure vie du motard en vacances est assez répétitive: on roule, on boit une bière, on pisse un coup… On roule, on boit une autre bière, on repisse un coup !

Cela étant rouler ensemble est un vrai plaisir et j’aime les sorties en accélération des giratoires, quand la moto se cabre lors de la relance des gaz, alors que la moto qui précède est toute proche, inclinée elle aussi. Cette sensation de vol en formation est pour le moins grisante !

Après cela, nous allons faire un petit tour pour découvrir le vieux pont suspendu du Bono dans la commune du même nom, datant du début du 19e siècle (1840), un des premiers pont suspendu de France, dont les plans furent adoptés en 1835.
Enfin, retour au camping pour un dîner en plein air, et comme le vent ne se laissait pas oublier, il fut très vite nécessaire de rajouter un pull afin d’éviter le mode « chair de poule ».
Mais la bonne humeur et les plaisanteries réchauffèrent vite l’atmosphère, d’ailleurs il en fut ainsi tous les soirs conférant à nos agapes armoricaines sous les pins une certaine similitude avec celles de nos amis Gaulois de la tribu d’Astérix et d’Obélix…

Le lendemain, balade à Pont-Aven, célèbre pour ses galettes, ses peintures, et déjeuner sur place. Puis route sur Concarneau pour une très sympathique découverte de « la ville close » et de ses remparts, en partie redessinés par Vauban. Dégustation des fameux Kouign -Amann, un gâteau au beurre dont la pâte est pliée, roulée puis sucrée, un délice ! Une tuerie! Ça et les crêpes caramel beurre-salé, les Bretons savent nous chatouiller les papilles gustatives !

Retour en fin d’après-midi pour un apéro bien apprécié au camping. Nous avions un rituel à vrai dire… Chaque soir, l’apéro et les amuse-gueules nous occupaient jusqu’à 22 heures, pendant 2 à 3h donc, puis venait le dîner qui durait une demi-heure. D’où l’explication du ratio des caddies.
Pendant cet apéro, Marty, rebaptisé « Marty de Sade », nous expliquait avec quelle impatience, il attendait la venue sa bien-aimée « Olivia » et quels protocoles physiques personnels, il mettait en œuvre, pour maîtriser son désir dont le caractère romantique était indéniable!
J’ai remarqué, que pendant ces soirées, pour une raison que j’ignore, il fut souvent fait référence à une ancienne communauté de moines: les « cénobites, » et je fus étonné des connaissances scolastiques du chapter concernant cette confrérie des premiers temps du christianisme. En effet les cénobites tranquilles étaient les moines les plus chastes, vivant en communauté.

Charles Baudelaire y fait même référence dans ces deux vers:
« Mon âme est un tombeau, que mauvais cénobite,
Depuis l’éternité, je parcours et j’habite…! »
Il est certain que si Charles avait fait partie du chapter, il n’aurait pas écrit ce qui précède.

Sous l’influence de Marty, un autre sujet revenait souvent en point d’orgue des conversations, portant sur la « mytiliculture ». Nous avons ainsi appris beaucoup sur les moules et en particulier sur ce qui fait la différence entre celles-ci et les huîtres…

Mais, peut-être que mes oreilles me trahissent et que les sujets évoqués par mes amis étaient autres…

En fin de repas, je découvris la recette du brie aux herbes: Vous prenez le brie, vous lui faites faire un looping avec arrêt sur le gazon et vous servez ensuite…


Le quatrième jour, après une bonne grasse matinée, à 11h45 direction « La Cabane à Jo » pour dégustation d’huitres et crevettes au bord de l’océan, en plein air, sous un vrai crachin breton, avec un petit vin blanc, et deux bikeuses « stars » en rose et bleu, prenant la pause sur un fond de ciel gris!
Une expérience frigorifiante et humide inoubliable! Mais c’était paradoxalement bon, le tout servi par une famille marseillaise, j’avais l’impression d’être dans un couloir parallèle de l’espace-temps…

L’après-midi, retour sur nos Harley, et découverte des menhirs de Carnac. Il s’agit d’alignements de monolithes sur plus de 4 km de longueur, mis en place au cours du 5e millénaire avant notre ère. Le mot « menhir » signifie « pierre longue » en breton. Les files de menhir symbolisent probablement le chemin vers une enceinte sacrée selon les études les plus récentes. C’est une explication à laquelle tient « El Pastor », notre ami TRISTAN.

Après un stop crêpes- café à Carnac, balade à Saint-Cado, petite île de quelques centaines de mètres de long, reliée au village par un passage en pierres ; sur laquelle on trouve une église avec son calvaire proche et, où se déroule chaque année la procession du « pardon de Saint-Cado ».

Puis en fin d’après-midi, nous revenons au camping pour une nouvelle soirée de fête.

Le jeudi matin: repos. L’après-midi direction Rochefort-en-Terre, un des plus beaux villages de France, doté sur ses hauteurs d’un château construit initialement au 12e siècle. La ville conserve un caractère moyen âgeux et ses jardins sont splendides.
L’église en pierre dédiée à Sainte Anne est imposante et présente de très beaux vitraux.

Après la balade, Pause crêpe-café au « Café breton » dans la cour arrière, un vrai petit paradis au milieu de fleurs sublimes.
Puis destination La Gacilly, un autre village, mais là, plus qu’un voyage dans le passé historique, ce fut un voyage dans l’étrange. Découverte d’une brocante, riche en objets insolites faits de matériaux métalliques pour l’essentiel, récupérés de ci de là et assemblés par un artiste inspiré.

 

Par ailleurs, des panneaux répartis dans les rues, portaient des photographies d’artistes russes contemporains ou non, exposant des sites inconnus ou secrets de l’ancienne Union soviétique et abandonnés ensuite. Assez fascinant !

Vendredi, départ « aux matines » pour Locronan, charmant petit village du Finistère faisant partie des plus beaux villages de France également.

Après la nationale, nous empruntons au-dessus de Quimper de belles petites routes qui sont le plaisir des bikers. Par endroit, on sent l’odeur forte du guano qui sert d’engrais aux futures récoltes. Les talus sont envahis par les genêts sauvages d’un jaune éclatant. Le soleil est de la partie quand nous arrivons un peu après 11h à l’entrée de Locronan. Nous abandonnons nos montures pour marcher vers une place centrale ornée d’un puits, proche de laquelle se trouve une vaste église honorant Saint-Renan, et des maisons Renaissance, en granite.

Après une heure de balade dans ses ruelles, nous prenons la route en direction de la Pointe du Raz que nous atteignons là encore, par de belles petites départementales vers 14h.

Pique-nique sur la plage de la « baie des Trépassés » tout en admirant des surfeurs proches, glissant sur les vagues.

Un peu plus loin prolongeant la pointe, se trouve une tour carrée sur un îlot rocheux : il s’agit d’un des plus célèbres phares de la côte bretonne : Le « phare de la Vieille » et plus loin en mer encore, on distingue la « tourelle de la plate » un autre repère de navigation. L’endroit est plus que dangereux pour les marins car sujet à de forts courants…

Une fois rassasiés, un petit café et hop, en route pour le retour sur Erdeven au camp de base avec une arrivée à 18h30.
Après un petit brin de toilette, nous voilà réunis à 20h pour l’apéro. Comme je l’ai déjà dit, l’apéro est un moment sacré de la tribu ce qui explique l’importance du temps qui lui est consacré. C’est un rituel traditionnel que rien ne changera dans les siècles à venir…

Ce soir il s’agit d’une soirée déguisée et le moins que l’on puisse dire c’est que certains déguisements avait une connotation sexuelle. Heureusement, parmi nous se trouvait présente une bonne sœur, certainement une cousine de Bécassine, pour ramener un peu de morale dans ce groupe voué à une totale débauche.
Les festivités se sont poursuivies jusqu’à minuit grâce à la musique transgénérationnelle de Jean-Marie, d’un registre assez étendu, et dont les principales sonorités étaient basées sur des airs de Sacha Distel et de Patrick Sébastien…

Il y aurait encore beaucoup à dire, mais il faut conclure et remercier Jean Marie pour ce magnifique séjour et son organisation( on oublie les demi tour et les rallonges….), Gilles qui a aussi grandement participé, Olivier et Roger pour leur maîtrise des fourneaux, et tous les membres pour leur bonne humeur.

Dimanche- dernier jour- et comme l’aurait exprimé les grands bretons: « Come back home » en mode « go fast » par la nationale puis l’autoroute.

« Kenavo » les Bretons, le chapter PDF vous remercie pour le soleil et votre accueil.

Biz.

 

Didier MANCHON « Historian »