Les Participants de ce Run :

Manuel Ribeiro, Road Captain dit « Manu »
Patricia Le Rolland dite « Pat »
Michelle Spuhler dite « Mimi »
Marc et Sylvie Brière dits « les gaffeurs »
Michel Marchive dit « Michou »
Christian Stein, security officer
Bruno Martin dit « Nono »
Brigitte Buriez ou « Martine à la retraite »
Didier Manchon dit « le Papé »

Comme tout grand voyage, il avait commencé dans la tête… bien avant le jour du départ.

Ne serait-ce qu’en ce qui concerne sa préparation. On ne pouvait, sur la moto, emporter tout ce qu’on aurait aimé avoir à disposition sur place.
Il faut faire des choix quand on est biker et plus encore quand on est bikeuse.
Et puis, en dehors des bagages, il y a la préparation de la moto elle-même : vérifier l’état des pneus, l’huile, le liquide de frein, rentrer le plan du parcours dans le GPS, bien installer l’appareil photo ou la caméra à proximité du guidon, tout en neutralisant au mieux les vibrations du au moteur. Tout cela prend du temps et demande réflexion, ça ne se fait pas au dernier moment.
Par ailleurs, le contexte général avec la dissémination du coronavirus dans tous les pays d’Europe et la fermeture des frontières qui en était résulté, avait rendu incertain jusqu’au dernier jour, ce run .
Heureusement, par foi dans son projet ou par clairvoyance, notre Road Captain avait maintenu les locations prévues en France, et au Portugal.
Nous avions prévu une réunion de préparation au run quelques jours avant le départ: elle se fit chez Marc et Sylvie à Vigny, une petite commune du Val-d’Oise, très carte postale, possédant un château de type médiéval, mais d’époque Renaissance.
Cette soirée dans le jardin, fut la première occasion de réunir les 10 participants, et ainsi, de mieux faire connaissance.
Manu en profita pour nous parler un peu des différents endroits où nous ferions étape et nous suggérer de réfléchir aux lieux que nous aimerions voir où visiter pendant le séjour.
Il avait par ailleurs créer sur WhatsApp un groupe de discussion pour nous permettre d’y ajouter nos idées ou régler les problèmes qui se poseraient lors des dernières semaines avant le départ.
L’évolution de l’épidémie fut contrôlée par le confinement et les gestes barrières dans tous les pays d’Europe, et, comme souhaité, le 1er juillet, les frontières avec l’Espagne et le Portugal se ré-ouvraient. Ouf ! Nous pouvions partir ! Ce voyage devenait une réalité des jours à venir. Fin du suspense !

Aussi, le 4 juillet, à 5h du matin, dans la nuit noire, un premier petit groupe de 6 motos, se retrouvait au parking du centre Leclerc de Domont, avec les yeux qui piquaient un peu. Il y avait Manu, Christian, Mimi, Bruno avec Brigitte et ma pomme. Michel qui n’aime pas circuler de nuit, malgré nos appels et nos signes, nous ignora lors de son arrivée, pour filer à 200 m de notre point de rencontre. Ne voyant personne, au bout de quelques minutes, il s’interrogea et revint ensuite nous rejoindre, apercevant nos appels désespérés. Il faut dire qu’il nous surprendra plus d’une fois pendant les journées à suivre. Sacré Michel !
Le premier groupe étant au complet, Manu donna le signal de départ de notre convoi avec Christian en serre-file, direction A10, où nous devions rejoindre après 1h30 de route, l’aire de la station essence de Val Neuvy, pour y retrouver trois autres amis, Marc et Sylvie d’une part et Patricia d’autre part. Retrouvailles enjouées, frappe du coude ou frappe du poing pour se dire bonjour, et direct un premier petit café pour éviter le coup de pompe à la pompe !

Le jour s’était levé et le soleil commençait à pointer le bout de son nez. Il ne nous quittera plus jusqu’à la dernière heure du retour, aussi peut-on dire que ce run fut solaire !
De bons rayons et de bonnes ondes nous ont toujours accompagné dans l’ensemble.

Au-dessus de Tours, les terres à blé et à maïs cèdent progressivement la place à des étendues de terre à vigne.

Mais pas question de relâcher la vigilance ! Un peu avant Tours, sur l’autoroute, deux matelas espacés de quelques km de distance avait été perdus sur la voie du milieu et celle de droite. Cela étant, ce n’est pas le meilleur endroit pour piquer un somme, aussi, les avons-nous soigneusement évités !
Vers midi, arrêt restauration sur l’aire de Fenioux dans les Deux Sèvres et sieste d’une demi-heure. D’ailleurs, Patricia ne tenait plus debout : à la suite d’une fausse manœuvre, elle s’est vautrée à côté de moi qui commençait à sommeiller dans l’herbe. À moins que ce ne soit mon charme naturel qui l’ ait attirée…


Nous reprenons la route avec nos Harley.
Les noms de Communes viticoles défilent : Cognac , Blaye, Margaux, etc…hum, de quoi saliver, mais pas question de boire un coup, ce sera pour une prochaine fois.
Après Bordeaux le paysage devient d’une platitude totale et l’autoroute file en grandes lignes droites, nos bécane en équilibre sur son bitume. De chaque côté se trouve des forêts de pins au tronc noir et à la fourrure verte qui serviront à l’industrie du bois. Ils s’étalent sur des centaines d’hectares.

Aux étapes, Christian cherchait désespérément à solutionner un problème extrême ou plutôt d’extrémité : son crâne tout neuf rasé de près, ne s’emboîtait plus avec son vieux casque ! Un frottement nouveau venait régulièrement limer son pain de sucre sur le côté droit. Un coup de marteau au bon endroit dans le casque et ça repart ! On lui avait proposé sur la tête, mais il n’a pas voulu…

Les centaines de kilomètres défilaient et Jean-Marc, qui n’avait pas eu la possibilité d’installer une bulle digne de ce nom sur sa moto avant de partir, se retrouva, à l’arrivée, sous l’effet de la pression de l’air, avec le visage émacié et creusé d’un pilote d’avion de chasse, qui vient de se prendre une accélération de 9 G !

Point important : Avant de partir, chacun s’était équipé d’un badge autoroutier valable dans les 3 pays traversés et ce dispositif est vraiment à conseiller. Après quelques réglages de position du badge, notre cohorte de 8 motos arrivait à passer les barrières de péage en moins de 20 secondes dans les voies rapides à 30 km/ heure, sans avoir besoin de faire un stop pour attendre les potos après. Tip top !

Aussi, clopin-clopant comme dirait Manu, régulièrement la cigarette au bec, nous arrivâmes vers 19h à notre première étape : Un motel restaurant au nord de Bayonne.
Ce fut une bonne soirée de rires et discussions, et l’occasion de découvrir les « chipirons », des calamars à la mode basque.


Le lendemain,5 juillet, réveil dès potron-minet vers 6h30, et la tête de Patricia dans ces premiers instants du jour va me manquer,
Son air bougon et ses yeux au milieu des joues, soutenus par des capotes de fiacre, en disait long sur le dynamisme qui l’animait !
Un bon café avec croissant et en route dès 7h30.

En effet, après les 700 kms et quelques parcourus hier, ce sont un peu plus de 800 km qui nous attendent. Et la traversée des Pyrénées occidentales donne le ton : Elle est longue, les montagnes y sont très vertes de pins et aux flancs abrupts. Tunnels et viaducs se succèdent avant que nous arrivions en Castille. Là, le paysage change radicalement : Des plaines immenses occupent tout l’espace avec leur mosaïque de champs de blé de couleur paille. La chaleur commence à monter…
Pour déjeuner, nous sortons de l’autoroute afin de trouver une petite pompe à essence dans la province de Palencia. Manu nous arrête dans un petit bar restaurant station-service dont l’intérieur présente des murs aux couleurs d’un vert pastel, parfois plus soutenu, entourant un bar en métal chromé, protégé par une longue rampe en acajou vernis côté client.


Sur le mur derrière le bar, sont accrochés trois photos de vieilles Harley Davidson des années 30 et 40… C’est dire la célébrité de la firme de Milwaukee : même au fin fond de la campagne espagnole, ses motos sont à l’honneur ! Après un tour aux aseos (toilettes), petit moment de restauration dehors (sandwich local bien copieux) et ça repart…

Nous alignons à nouveau les centaines de kilomètres et ce pauvre Marc commence à voir ses joues passer derrière les oreilles !
Michel nous réveille de temps en temps en bondissant sur la bande d’arrêt d’urgence pour une raison qui lui est propre : un truc dans l’œil, sa sangle d’airbag mal accrochée à sa veste, ou d’autres motifs…Un petit coup de flip à chaque fois et nous nous relançons dans la circulation.

Patriçia appréciait de rouler seule sur la file de du milieu en tête de convoi. Il faut dire que la voie de droite était copieusement défoncée par les poids lourds et je ne tardai pas à l’imiter dans la mesure ou très peu de voitures empruntaient cette autoroute. Nous eûmes même l’audace, pendant quelques kms où nous étions seuls, de rouler sur les 3 voies.
Si bien qu’en regardant dans son rétro, Manu, y apercevait en éventail de motard HD dans son sillage ! Ça avait un petit côté « sons of anarchy » bien sauvage !

Enfin, vers 19h, nous arrivons à notre villa avec piscine, proche de l’Atlantique, après avoir traversé Porto du nord au sud. Moins de 5 minutes après la coupure du contact, je piquais une tète rafraîchissante dans la piscine, histoire de me débarrasser de la chaleur de l’après-midi.
Je serai vite rejoint par les bikeuses du groupe.

Après avoir retrouvé une tenue vestimentaire correcte, direction ensuite « ad pedibus » un restaurant de la côte, conseillé par notre loueuse. Endroit charmant, très bien fréquenté par de pulpeuses jeunes femmes, qui font un peu oublier, à tort, ce qui se présente dans l’assiette !

Au milieu de la salle, trône une vieille moto Jawa noire des années 50, 250cc, avec plaque d’immatriculation sur les deux faces du garde-boue de la roue avant.


Partout le long des murs ou accrochés, on trouve des objets hétéroclites du passé. Il y a même un vieux Solex ! Un musée de choses insolites nous entoure !

Une bonne nuit de sommeil vient clore la 2e journée de cette longue migration motorisée transpyrénéenne…

3e jour, 6 juillet :
les motos sont allégées de nos bagages et retrouvent leur ligne d’origine. Nous allons partir à la découverte de Porto après avoir un peu traîné au petit-déjeuner.
C’est vers 11h que le son « potato » remplit l’espace de notre résidence et des environs pour la plus grande joie de nos voisins !

Une demi-heure plus tard, dans le quartier ancien de Clérigos, nous sortons la béquille et déjeunons en terrasse près du jardin Cordoaria.

Après un petit tour à pied dans les vieilles ruelles des environs, et, l’envie de prendre un tramway pour en découvrir plus, après déjeuner, est trop forte ! Cela étant, juste avant, en faisant du lèche vitrine, j’ai eu la surprise de constater que ce pays ne produisait pas uniquement du Porto, mais aussi de la « Licor de Merda » ! Il paraît que c’est très bon d’après un ami portugais et peut faire suite à un excellent dessert local : la « Bava de Caméo » (la bave de chameau).

Mais revenons au tramway. Vous montez dedans et, miracle, vous êtes téléporté fin 19e siècle.

Le tramway à traction électrique de Porto date de 1896. Avant, c’étaient des chevaux qui tiraient l’engin.
Aujourd’hui, il reste trois lignes de tramway dans cette ville et pour visiter, c’est vraiment le moyen idéal, car il n’est pas toujours facile de s’y garer. Les parois intérieures sont constituées de bois poli et vernis. Une corde courant au-dessus de nos têtes, actionnant une clochette, sert à prévenir le conducteur de notre souhait de descendre à la prochaine halte. Des poignées de métal, retenues au plafond par des sangle en cuir, permettent de ne pas s’écrouler au freinage, car ce n’est pas l’accélération qui vous enverra par terre ! La Bête peine dans les montées et a du mal à passer le 20 km/ heure sur le plat. Il y a une cabine de commande à chaque extrémité du wagon dans laquelle on trouve les cadrans de contrôle, à l’ancienne, en bronze et en verre. Un grand volant métallique, aux rayons en hélice, digne de Jules Verne, trône également dans les postes de pilotage. C’est un bonheur de ressentir le wagon s’ébranler sur les rails par la force de son volant magnétique. Ça grince, ça couine, ça vibre, on ouvre les vieilles vitres pour passer la tête à l’extérieur, admirer les environs, et sentir un petit vent vous rafraîchir le visage, pendant que les façades d’anciens immeubles défilent. Ding ! Un arrêt est demandé. Des gens montent, d’autres descendent, chacun poursuit sa vie et le tram redémarre. À un moment de son parcours, il s’arrête. La conductrice change de poste de contrôle. Pendant ce temps, une vieille dame se lève, bascule le dossier de sa banquette et s’assoit en sens contraire pour se remettre ainsi dans le sens nouveau et inversé, de la marche. Nous ne l’avons pas vu faire, alors, constatant que nous n’avons pas compris et ne savons pas comment procéder pour nous assoir autrement, elle se relève et nous explique en portugais la manœuvre, tout en remontrant son geste. Miracle ! Nous nous exécutons tous ensemble et ce sont nos hourras de satisfaction qui remplissent le wagon ! Tout le monde rigole, y compris les autres voyageurs, devant tant de joie collective, presque infantile.

Nous avons fait un tour qui nous a ramené à notre point de départ et nous descendons enchantés, à la station Carmo, d’où l’on peut admirer les églises de Carmo et Das Carmelitas .


Retour moto et direction la concession Harley-Davidson de Porto, située dans une rue des quartiers Nord. Parking le long du trottoir.

Elle n’est pas très grande, quelques modèles sont exposés (une dizaine). L’accueil est sympathique, et très vite nous sommes attirés par des t-shirt Harley au nom de la cité. Il fait bon dans cette concession climatisée car dehors, la chaleur atteint les 38 degrés. Une fois les achats terminés, nous reprenons nos montures, direction le quartier de Sé, et la place de la cathédrale, un des monuments les plus anciens.

Il s’agit d’une église forteresse, d’aspect massif, vue de la place, construite au 12e siècle et remaniée aux 17e et 18e siècle. Son flanc gauche est occupé par une loggia baroque depuis le 18e siècle. C’est elle que nous découvrons en premier après avoir garé nos destriers.
Bordant la place de la cathédrale, non loin de celle-ci, se trouve l’imposant palais épiscopal.


Au milieu de la place est érigé un pilori torsadé, dont on peut encore apercevoir les crochets, auxquels étaient pendus des condamnés… En nous éloignant un peu de ce présentoir à cravates, nous arrivons à une extrémité de l’Esplanade, pour découvrir une magnifique vue panoramique sur toute la ville, traversée par le Douro en contrebas. En face, un petit téléphérique retient notre attention. Au loin, on peut voir la tour des Clercs dominant l’horizon. Nous restons de longues minutes à contempler cette ville fascinante et superbe, dont les toits rouges contrastent avec le bleu du fleuve…

Nous reprenons nos montures pour nous approcher du quai Nord du Douro afin d’aller siroter une petite boisson sur ses bords, tout en admirant les bateaux évoluant à sa surface. Nous avons loisir également de détailler le Magnifique pont Dom Luis, ou Louis 1er, enjambant le fleuve avec son arche majestueuse de fer et de boulons, haute de 45 m. Il fut construit entre 1881 et 1886 par l’ingénieur Théophile Seyrig, disciple de Gustave Eiffel. Il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Après cette pause bienvenue, compte tenu de la chaleur ambiante, et une petite balade dans les ruelles voisines, nous rentrons « at home », après un crochet au supermarché, afin d’avoir de quoi préparer l’apéro et le repas du soir. Nous avons très rapidement pris l’habitude de déjeuner dehors le midi, et de dîner dans nos superbes villas le soir, le plus souvent en extérieur, du moins pour l’apéro. C’est pendant ces repas que nous avons pu nous rendre compte qu’ il y avait parmi nous le couple Gaston Lagaffe- mademoiselle Jeanne ! C’est-à-dire Marc et Sylvie. Ils nous transformaient régulièrement la table en marre à bière ou à vin, et de petites cascades se formaient au pourtour, pour la plus grande joie des autres convives, qui, s’ils n’avaient pas le réflexe de s’écarter rapidement, pouvaient admirer le changement de couleur de leurs vêtements ! Le problème, c’est que leur maladresse fut contagieuse, beaucoup plus que le covid-19, et tous les soirs, il y en avait un ou deux parmi nous, pour déclencher une catastrophe qui faisait dresser les autres comme un seul homme ! Ce qu’il y a de bon, c’est que ce genre de situation développe les réflexes… J’ai craint le pire le soir où nous avons commencé à mettre des bougies sur la table, mais non, nous n’avons pas incendié la moitié du Portugal, la chance était revenue parmi nous.

Le lendemain, mardi 7 juillet, nos bikeuses nous avait concocté le programme la veille en étudiant une carte du nord du Portugal, étalée sur la table de billard. Ce fut un accouchement laborieux ! Enfin, elles sont d’accord, nous allons faire un tour sur la route de la vallée du DOURO.

Le Douro est ce fleuve qui nait en Castille et traverse ensuite d’est en ouest le nord du Portugal. Cette vallée est riche en terres viticoles, étagées par l’homme en escaliers, venant découper les flancs des montagnes. C’est dans cette vallée que sont produits, entre autres, deux appellations d’origine : le Porto et le Douro.

Manu avait ensuite reporté le plan du parcours dans son GPS.
Vers 8h30, nous quittons notre sweet home pour découvrir cette vallée.
Nos huit motos vont emprunter une route sinueuse montant et descendant, traversant de multiples villages. Partout des bougainvilliers et des bignones, avec leurs taches de couleur violette ou orange, fleurissent les habitations. Vers midi, nous garons nos motos à l’ombre des platanes d’une petite commune : Messao-Frio pour y trouver la fraîcheur d’un café-restaurant ou les plats furent un peu longs à venir, mais si gracieusement servis par une petite jeune fille adorable. N’est-ce pas Michel ?


Un café et ça repart vers Amarante, plus au nord-ouest. L’histoire de cette ville est associée à celle d’un ermite du 13e siècle, plus tard sanctifié en Saint Goncalo.

Après avoir immobilisé les motos à l’ombre (le soleil tape dur), nous partons pour une balade à pied découvrir l’église et le monastère du Saint. Ils datent du 16e siècle (1540), furent modifiés au cours du 18e siècle, et on peut y admirer un mobilier « baroque » en bois doré. Dans tous les monuments anciens que nous visiterons, c’est ce style qui domine.

L’orgue y est magnifique !

Non loin de l’église, se trouve le vieux pont en pierre de granit de Sao Gonçalo, sur lequel une plaque de bronze nous rappelle que lors de la deuxième invasion napoléonienne du Portugal, les troupes du Général Silvera opposèrent une farouche résistance du 18 avril au 2 mai 1809 aux troupes française du Général Loison.

De ce pont, la vue est à couper le souffle sur le sud de la ville, qui domine, au fond d’un profond vallon, la rivière Tamega, sur laquelle glissent doucement quelques pédalos. Mais, il fait chaud, le mercure indiquant 43 degrés centigrades et nous avons encore des choses à voir. Alors, retour sur nos montures et en route pour Guimaraes.

Manu nous y arrête sur une esplanade voisine d’un vieux château fort, aux remparts crénelés, impressionnant par sa hauteur, perché au sommet d’une colline. Ce château, à l’état de conservation surprenant, date en effet du 10e siècle, est l’une des sept merveilles du Portugal. Il fut habité par le premier roi du Portugal : Alphonse 1er.
Nous le visitons avec Mimi, et je suis replongé au moyen âge, en passant la porte d’entrée, puis en avançant sur les chemins de ronde, où circulaient autrefois gardes et archers. Tout le château est en granit gris sombre construit directement sur une roche de même nature.

Après cette balade dans le temps, nous enfourchons nos destriers de métal et retour vers notre gîte, pour y retrouver un peu de fraîcheur grâce à sa piscine.

Démonstration de Madison par nos bikeuses, Brigitte et Sylvie, et encore une bonne soirée à rire et à refaire le monde…

8 juillet.
Départ relativement tôt et adieu à notre villa, car nous descendons plus au sud aujourd’hui, pour trouver ce soir une nouvelle résidence et pas mal d’endroits à découvrir dans la journée.

Ça ne faisait pas un quart d’heure qu’on entendait les V-Twin ronronner tranquillement, que le convoi stoppe brutalement. Gros moment de flip chez Patricia : elle a oublié ses médicaments ! Réflexion sur comment rerentrer dans la propriété, maintenant qu’on a remis les clés dans la boîte à lettres. Au bout d’un petit quart d’heure de fouilles archéologiques dans ses sacoches, eurêka, elle retrouve les médicaments : ils sont là ! Ouf, nous pouvons continuer !

Ça repart et nous longeons la côte par de magnifiques petites routes sinueuses au milieu des forêts de pins. Au nord d’Aveiro, embarquement sur le ferry-boat Sao Jacinto, pour traverser le lagon Ria De Aveiro, après un petit café bien apprécié. Pour info, au Portugal, partout, le café est excellent et facturé 65 centimes d’euro la petite tasse servie en terrasse. De même, on déjeune très bien pour 12 euros en moyenne. Je commence à comprendre pourquoi tant de retraités français partent vivre dans ce pays !

Après la descente du bac, nous essayons d’aller à la rencontre d’une copine à Michou, habitant dans le coin, mais que nenni, arrivés devant chez elle, nous trouvons porte close, la belle est absente où cachée derrière ses volets…

Ça repart vers le cœur historique d’Aveiro que nous atteignons après la traversée de grandes étendues de marais salants, une des ressources de ce lieu.
Déjeuner en terrasse et nous décidons d’aller faire un tour sur les canaux de cette ville qu’on surnomme la Petite Venise du Portugal. Les gondoles, ou plutôt Maliceiros, sont en fait des barques motorisées, colorées, qui était autrefois traditionnellement utilisées pour la récolte d’algues (Maliço). Sur l’eau, nous découvrons ainsi la halle-aux-poissons et le pont des amoureux ou pont de Carcavelos sous lequel l’usage veut que les amoureux fassent un vœu en s’embrassant tendrement. Notre guide femme nous explique en français l’origine des bâtiments qui bordent les canaux, pendant que notre pilote dirige la barque au petit poil, ce qu’il nous prouve lors d’un demi-tour, réalisé à quelques centimètres des bords du canal. De magnifique bâtiments Art Nouveau colorés en blanc, bleu, jaune, bordent le côté nord du canal principal.

Puis nous pénétrons dans le centre où les constructions sont plus modernes, passons sous le pont « Lacos de Amizade » ou pont aux rubans, ou encore « pont de l’amitié », pour lequel la tradition veut que des rubans soient accrochés par des amants ou des amis qui écrivent leur prénom sur un ruban de couleur.

En poursuivant notre balade sur l’eau, nous arrivons à un petit lac près duquel se trouve une ancienne usine en briques rouges, qui était autrefois une fabrique de céramique. À présent il s’agit du centre des congrès.

Retour tranquille à l’embarcadère pour retrouver nos belles et poursuite de notre migration vers le sud.
Arrivée à 17h bien tapés, à Casa do Casalinho à Avelar, une « hacienda » avec piscine et multiples chambres associées à des salles de bain, en pleine campagne. Dans le grand jardin qui entoure la maison, les couleurs vives des agapanthes, bignones, dahlias, marguerites, retiennent l’attention, ainsi que la statue d’une jeune femme à moitié dénudée vidant une jarre d’eau. Vraiment un très bel endroit et merci Manu pour tes choix judicieux, une fois de plus.

Le 9 juillet, le lendemain, après une soirée arrosée et festive, nous avons laissé le soleil se lever bien haut avant de bouger un orteil, récupération oblige !
Et nous partons sur une petite route de montagne ou fleure bon l’odeur des eucalyptus, car ceux-ci sont omniprésents, avec les pins.
Nous traversons un village nommé « Pastor » et là, nous avons une petite pensée pour notre ami Tristan (surnommé El Pastor) avant d’arriver à Penela et son château Moyenâgeux.

Nous rentrons avec les Harley dans l’enceinte fortifiée afin de trouver un endroit pour les poser sur la béquille. La chaleur devient écrasante et un petit coup d’eau dans le gosier avant de démarrer la visite est le bienvenu. Ce château du 12e siècle, imposant, fait partie de la ligne défensive des territoires chrétiens reconquis de haute lutte contre les souverains musulmans ibériques à l’époque de Don Afonso Henriques (Alphonse 1er). Du haut de ses remparts, on peut observer les alentours sur plusieurs kilomètres. Il est dans un état de conservation remarquable et se trouve accroché au rocher avec lequel il se confond par endroit. On y trouve différentes armes de guerre de l’époque, dont des catapultes. C’est une belle visite dans le temps passé.

 

Un coup de démarreur et nous roulons vers Coimbra pour y arriver vers 13h sous un cagnard de plomb.

Déjeuner sur une petite place dégagée sous les parasols d’un plat de sardines avec un peu de vinho verde qui sont des références culinaires fondamentales au Portugal. Excellent ! Puis visite à pied de cette très belle commune qui vaut franchement le détour.

Coimbra fut le siège d’un palais royal où vécurent les premiers rois du Portugal dont Alphonse 1er, qui repose dans le monastère Santa Cruz. Elle fut la capitale du royaume dès le 12e siècle. Au mois de mai, pour célébrer la fin de leurs études, des étudiants vêtus de capes noires chantent avec une grande émotion le « Fado de Coimbra », lors d’une fête riche en couleurs. C’est en montant les escaliers de la cité vers la cathédrale Se Velha et son cloître, que nous avons remarqué cette ambiance festive et l’empreinte musicale du Fado. Tout en haut, nous découvrons la cathédrale romane avec son orgue somptueux et un autel baroque finement ciselé, ainsi que le monastère Sainte-Croix.

Après être redescendu et avoir déambulé dans les rues pour regarder les façades de plusieurs boutiques, dont certaines vendent de coquets sac à main en liège -une autre spécialité du Portugal-, nous revenons aux motos par de petites ruelles piétonnes.
Direction notre hacienda, après un petit passage courses au supermarché pour récupérer de quoi faire un bon barbecue et boire ce qui va avec.

Comme lors des voyages précédents, l’utilité des « tour pack » apparaît évidente et indispensable. Grosso-modo, il en faut deux pour les courses de 10 personnes. Autre fonction, lors des déplacements entre deux lieux de séjour, mes sacoches et tour pack servaient de bar, car nous y rangions les bouteilles d’apéritif non vidées (mais rares étaient celles qui étaient épargnées chaque soir). Y trouvaient aussi place, les autres restes alimentaires non périssables du frigo.
Mais sur la route du retour, Manu stoppe. Son téléphone GPS ne fonctionne plus. Il a encore eu trop chaud ! Il faut trouver une solution. Heureusement nos méninges fonctionnent encore : on enveloppe le téléphone avec le sac plastique qui contient les gambas congelées et au bout de quelques minutes, son phone reprend vie !
Cependant le soleil a fait aussi souffrir notre Michou national, victime d’un coup de chaud sur le retour, après un passage à la pompe à essence. Le fameux coup de pompe, dont je vous parlais au début !
Et c’est par cette même fin d’après-midi que la moto de Christian refuse de démarrer à la sortie de la station-service !
Fin d’après-midi difficile donc pour beaucoup… Un camion plateau viendra prendre en charge la belle vers 21h pour l’emmener le lendemain matin à la concession Harley de Pombal.

Christian reviendra avec Mimi qui était restée avec lui sur place, pendant que nous rentrions avec les courses, dont les gambas…

Arrivée à notre hacienda, passage obligé dans la piscine pour se rafraîchir et direction l’apéro .
Une fois tous réunis, dîner à base d’excellentes brochettes, et de merguez, chipolatas, gambas, des trucs légers quoi, car comme chacun sait le moral est au fond de la gamelle !

Tard le lendemain matin 10 juillet, nous partons vers la concession pour attendre l’arrivée de la moto et avoir des infos sur la panne qui pour nous, la veille, n’était pas encore bien identifiée: batterie ?, démarreur ?, alternateur ?
En fait il s’agissait du démarreur. Les mécanos, excellents et très explicites ont montré à Manu et Christian le problème, après avoir démonté la zone du démarreur, les tests de la batterie étant bons.
Ils vont commander les pièces et ils nous préviennent dès leur arrivée. Elles mettront une semaine, ce qui fait que Christian servira de chauffeur tantôt à Michou, tantôt à Patricia, les deux lui laissant le guidon en frère ou sœur, qu’ils sont. Après cet excellent accueil dans la concession, nous décidons d’aller nous restaurer au « Manjar do Marquez » à la sortie de Pombal, très grand restaurant brasserie pouvant recevoir au moins 300 personnes, dont l’intérieur est riche en boiseries vernies, et où la morue est encore à l’honneur sur notre table. Vinho verde ou bière de 50 centilitres accompagnent les plats. Un bon café et retour aux bécanes, pour filer sur la côte, essayer de trouver un peu de fraîcheur.

Aussi Manu nous conduit à Figueira da Foz, station balnéaire moderne, pour une balade à pied qui nous mène au « Forte de Santa Catarina », un ancien fort défensif côtier construit à la fin du 16e siècle, propriété de l’Etat, mais qui aujourd’hui est devenu un bar restaurant très branché. Nous ne résistons pas à l’idée de prendre un verre, installés sur la terrasse supérieure, qui domine la côte et permet une vue à 360°, dans une ambiance musicale. Nous passons un temps tranquille à siroter nos boissons et admirer les alentours, avant de regagner les motos pour le trajet de retour à la villa, après un stop sur les hauteurs du nord de la ville, où nous attendait un magnifique point de vue sur la mer et toute la côte atlantique.


Passage à la piscine, et nous nous retrouvons sur la terrasse extérieure pour déguster un apéro requinquant. Le tchin tchin pour trinquer, qui se dit « Saude » (prononcer Saoul) est devenu avec nous : ” ça roule Raoul !” Bref, je ne sais pas combien de fois on a trinqué, mais les voisins ont dû entendre carillonner les verres une bonne partie de leurs soirées.

Le samedi 11 juillet, ça fait une semaine déjà que nous sommes partis et le temps a filé comme une flèche ! Il n’y a pas que ça qui file…

Petit point sur ma santé : la veille je m’étais choppé (seul) une tourista portugaise bien tapée, responsable d’une nuit agitée, du style de celle qu’on vit pour une préparation à la fibroscopie colique. Ceux qui ont déjà vécu cet examen, comprendront ! Et, ce n’est que trois jours après, grâce à un traitement trouvé dans la pharmacopée de « Martine la potard » (je la remercie au passage), que j’ai pu enfin envisager l’idée de péter sereinement…ouf !

 

Nous devons quitter Avelar. Christian prend le guidon de la moto de Michou et le convoi se dirige plus au sud encore, vers Lisbonne. Cependant nous n’irons pas vers un lieu d’hébergement situé prêt de la Capitale, car annulé quelques jours avant notre départ, à la suite d’une recrudescence de Covid-19 dans les quartiers nord de cette ville. Aussi notre migration se terminera à Nadadouro.

 


Avant cela, un stop à Batalha, nous permet de découvrir une des plus belles cathédrales du Portugal avec son monastère. Elle date du 14e siècle. Batalha est l’endroit où la plus importante des batailles pour l’indépendance du Portugal, face aux castillans s’est déroulée. C’est la bataille d’Aljubarrota (1385). En cet honneur, le roi Jean 1er a fait construire le plus joli monastère du Portugal. Dans la partie est du monument, on peut observer les gisants de plusieurs rois et reines du Portugal, surmontant leur tombeau. C’est un endroit exceptionnel de beauté. Derrière la cathédrale se trouvent les immenses colonnes de la chapelle inachevée. Tout ici et magnificence. Voisinant la cathédrale, on découvre deux cloîtres, un ou le travail de la pierre apparait extraordinaire, avec des pierres ciselées comme de la dentelle, et un deuxième cloître plus simple, avec un étage. Une fois la visite terminée, nous retournons aux motos.

Direction Fatima sous une chaleur écrasante. Nous commençons, une fois les béquilles en place, par nous restaurer à la terrasse d’un petit restaurant. Puis le courage étant revenu, nous nous dirigeons à pied vers le lieu saint de la ville. La basilique Notre-Dame du Rosaire ou simplement basilique du Rosaire est une église située dans l’enceinte du sanctuaire de Fatima. Cette église dont la construction a débuté en 1928 et terminée en 1953 est construite dans un style néo baroque. Elle fut édifiée après les apparitions de la Vierge à trois enfants en 1917. Les sépultures de ces enfants à la Vierge ont été progressivement installées dans le transept de l’église en1951 et 1952 pour Jacinta et Francisco, et en 2005 pour Lucia.
En parcourant la gigantesque Esplanade (la cova), ce qui nous surprend est de voir une femme à genoux se diriger vers les escaliers du fronton de la basilique.
Nous nous orientons à gauche de l’entrée pour allumer chacun un cierge et faire un vœu.
Chaque année a lieu à Fatima l’un des plus fervents pèlerinage dédié à la Vierge. Des centaines de milliers de pèlerins viennent fêter l’anniversaire de l’apparition de la Vierge aux trois petits bergers le 13 mai 1917. Pour la première fois, cette année, il fut annulé.

 

Nous regagnons nos motos.

Manu tire quelques bouffées d’une cigarette, puis l’écrase, consulte son téléphone GPS, le fixe sur sa moto et tout le monde décolle pour aller découvrir notre nouveau lieu de résidence.

Arrivés sur place, les superlatifs vont nous manquer. La maison fait 400 mètres carrés au sol et possède deux niveaux. Côté arrière, elle donne sur un vaste lagon et sur la droite, on peut voir les vagues de l’Atlantique s’affaisser en rouleaux d’écume blanche. La vue est somptueuse !

En contrebas de la terrasse arrière, le bleu d’une piscine ronde tranche avec le vert de la végétation environnante. Cette résidence est un palace ! Dès le premier soir, notre attention est captée par un rougeoyant coucher de soleil. Nous ne pouvons en détacher notre regard, tant qu’il n’a pas disparu derrière l’horizon.

En revanche, le terrain devant la maison est en pente et sa surface réalisée en pierres grossièrement jointées les unes aux autres. L’affaire avec les motos est assez casse-gueule ! Cependant l’expérience des pilotes fait que tout se passe bien.

Le même soir, c’est l’anniversaire de mariage de Marc et Sylvie : 33ans.
Alors, après le repas, ils avaient prévu deux bonnes bouteilles de champagne et Manu nous avait trouvé des « Pastel de nata »( pâtisserie à la crème) qui sont des petits flans sucrés, délicieux. Ils sont apparus dans le quartier Belém à Lisbonne vers 1837, inventés par des religieuses d’un monastère du lieu. Mais revenons au dîner, c’est la fête, nos deux tourtereaux s’embrassent et dansent, avant de souffler leur bougie d’anniversaire et trinquer avec nous. Tout le monde chante !

Dimanche 12 juillet :

Balade des motos et de leurs passagers vers Nazaré en longeant la côte.

Dans cette ville très connue pour ses vagues gigantesques, les plus hautes du monde, se dressant comme des montagnes le long de la côte en hiver, il faut distinguer la partie sud avec les habitations et la plage principale, occupée par centaines de tentes multicolores. Quant à la partie nord, sauvage, déserte, elle est bordée par un massif pierreux aux contours déchiquetés de couleur ocre. Personne ne s’y baigne du fait de la force des vagues et des courants.
Nous restons dans la vieille ville et parcourons ses ruelles avant de nous poser à la terrasse d’un petit restaurant : le Forno d’Orca. Après un déjeuner reconstituant, nous reprenons nos mécaniques pour une ascension vers le plateau de la falaise qui domine la ville. On peut aussi y aller par le funiculaire, ce que firent deux de nos comparses. Une fois là-haut, plusieurs choses à découvrir : la petite chapelle, le sanctuaire de Notre-Dame de Nazaré, la croix de Vasco de Gama et, le panorama. Pour ce dernier, chou blanc ! Les brumes de chaleur ont envahi la côte depuis la matinée et ne veulent pas disparaître.

Concernant la petite chapelle, une légende raconte que par une froide et très brumeuse (encore) matinée de septembre 1182, le seigneur Fuas Roupinho poursuivait à cheval un chevreuil sur la falaise. L’animal culbuta soudain dans le vide et le cavalier compris qu’emporté par son élan, il le suivrait. Mais Notre Dame de Nazaré lui apparut, et le cheval réussit en se cabrant, à sauver son cavalier. Ce faisant, il imprima un de ses sabots dans la pierre. Le seigneur fit construire cette chapelle pour remercier la Vierge de l’avoir sauvé. L’empreinte de sabot est encore visible dans une niche, en descendant le petit escalier qui mène à la crypte de cette chapelle …

Concernant la croix, c’est le lieu ou Vasco de Gama est venu prier avant son départ pour découvrir de nouveaux continents.

 

Nous reprenons les motos pour descendre plus à l’ouest, à la pointe de la falaise, vers le fort de Sao Miguel et son célèbre petit phare rouge. C’est de cet endroit que l’on peut admirer les vagues, et leurs surfeurs, en période hivernale. Le fort abrite dans ses salles voutées en pierres, une collection de planches de surf des 30 meilleurs mondiaux. Photos de notre groupe sur sa terrasse supérieure. Retour à notre sweet home, piscine, apéro et dîner.


Lundi 13 juillet.
En route pour découvrir une commune relativement proche : Caldas da Rainha (les eaux thermales de la reine Leonor) et son marché aux fruits, malheureusement annulé du fait de l’épidémie. Nous déambulons dans ses rues piétonnes, après avoir traversé le parc Dom Carlos aux essences d’arbres multiples, créé il y a près d’un siècle. Il s’y trouve une pièce d’eau, sur laquelle évolue lentement des cygnes noirs. Quelques barques multicolores sont attachées au bord, prêtes pour une balade romantique. Ce parc jouxte un ancien hôpital thermal, assez impressionnant avec ses trois étages aux grandes fenêtres verticales à croisillons. Ce bâtiment a l’air mystérieux, ne dénoterait pas dans une scène des films Harry Potter.
Certains des arbres sont habillés de vêtements de couleurs, faits au crochet, ce qui accentue encore le côté bizarre du lieu.
Cet hôpital date du 15e siècle, époque où la reine du Portugal Léonor le fit construire, ayant apprécié les bienfaits de ses sources chaudes.

La ville est aussi célèbre pour ses céramiques, en particulier ses azulejos.

Un petit café et nous quittons cette belle cité, destination Obidos, sous le soleil.
La première découverte en arrivant sur place est l’aqueduc qui alimentait l’ancienne cité médiévale. L’étendue de ses remparts y est incroyable. Ils sont en excellent état, fruits d’une restauration ayant débuté dans les années 40. Par contre, la balade s’y fait à vos risques et périls, ils sont très hauts et sans aucun garde-corps.
Historiquement, cette ville fortifiée se faisait offrir en cadeau à la reine du Portugal le jour de son mariage, une tradition qui a commencé en 1214 avec la reine Urraca et qui a perduré jusqu’au 19e siècle.

Nous commençons l’exploration de cette ville en franchissant une grande porte sous les remparts, « la Porta da Vila », pour y découvrir dans l’épaisseur de la muraille, une petite chapelle. Sitôt arrivés dans l’enceinte de la ville, un marchand de Ginjinha (liqueur alcoolisée sucrée à goût de cerise) retient notre attention et nous commandons une bouteille pour la soirée. La poursuite de la balade nous réserve d’autres surprises ! Dans une boutique d’objets souvenir se trouvent exposés de superbes sexe d’hommes en terre cuite de différentes couleurs, symboles de fertilité, enfin j’espère, car vu leurs dimensions !

Nous flânons dans ses ruelles pavées, au milieu de vieilles bâtisses aux murs blancs, soulignés de vives couleurs, jaune ou bleu, et dont les entourages des portes et fenêtres sont en pierre. Très peu de touristes, à part nous, dans cet endroit au charme fou.

Un peu plus loin, nous franchissons une deuxième enceinte après être passé devant un pilori ou Brigitte prend la pose du supplicié (Martine sous la torture). Non loin, une cage de fer, suspendue à une branche d’arbre était destinée aux malfrats de l’époque.

Apparaît alors sur notre droite un imposant château médiéval, aux très hautes tours crénelées, siège de reconstitutions historiques fréquentes.

Un peu plus tard, nous sortons de la ville après avoir récupéré notre précieuse bouteille de Ginjinha, Manu allume une cigarette, tapote son téléphone pour questionner son GPS sur notre avenir proche et surtout sur les routes à emprunter pour nous rendre à « Peniche ».

Cette dans cette ville au bord de l’Atlantique qu’existe une prison fortifiée ou fut enfermé son grand-père, pour son opposition au régime de l’ancien dictateur du Portugal : Antonio de Oliveira Salazar. Ce dernier fut renversé avec son gouvernement par un coup d’État militaire et une révolution dite “des oeillets » le 25 avril 1974.
Cette révolution doit son nom à l’œillet rouge que portaient les conjurés à la boutonnière, en signe de ralliement.

Mais retour en juillet 2020. Nous nous installons à la terrasse supérieure d’un restaurant, bénéficiant ainsi d’une belle vue sur le port et la marina, afin de commander pour la plupart d’entre nous, un plat de crabe, le tout avec un petit vinho verde, hum…excellent !
Pendant que nous mangeons, une flottille de bateaux de pêche part en mer, comme s’ils avaient reçu un signal leur permettant de quitter le port.

Un peu plus tard nous sortons de cet excellent restaurant pour un petit tour avec nos bécanes vers une plage proche. Manu grille une clope, tapote son GPS, jette son mégot et c’est parti !

 

Arrivés sur place, maillot de bain et direct à l’océan… Grand coup de frein en arrivant à l’eau ! Qui a jeté des glaçons dedans ? Dur d’y rentrer, mais une fois dedans, ça va… un quart d’heure maxi ! Les vagues nous pétrissent le corps et Mimi en perd ses lunettes, que malheureusement on ne retrouvera pas. Retour moto pour un come-back home et une bonne soirée.

J’en profite pour dire un mot des repas. La plupart du temps l’animation était assurée par Bruno et Patricia. Bruno connaît bien l’univers motard Harley Davidson. Christian aussi bien sûr, mais il avait une certaine tendance pendant les repas à piquer du nez, tête en avant et à roupiller ainsi une dizaine de minutes. D’où sa discrétion lors de nos agapes. De toute façon, Christian est par essence d’un naturel discret. Patricia était un vrai moulin à paroles sauf une fois, ou à la suite d’un pari avec Christian, elle avait accepté de se taire. Calme et sérénité furent la dominante de cette journée-là. Marc, et Sylvie surtout, étaient également très présents dans les conversations. Les repas du soir se faisaient en musique, grâce aux enregistrements de morceaux sur les téléphones de l’un ou de l’autre, diffusés en bluetooth sur les enceintes des propriétaires. Ces diners, tardifs en soirée, étaient donc de vrais moments de détente et de rire où tout le monde participait et y allait de son bon mot.

14 Juillet 2020
Coup de démarreur vers 8h et après un petit stop à Colares pour régler un souci du GPS de Manu (lui voulait emprunter des petites routes et son GPS n’était pas d’accord), nous en profitons pour admirer un bananier et sa magnifique fleur violette à base rouge.

Manu de son côté grille une petite cigarette pour éviter de tordre le cou à son GPS adoré.
Redémarrage et après 130 kms, arrivée sur Cabo da Roca. C’est un endroit très sauvage situé sur une falaise de 150 m de hauteur qui domine la mer. En fait, la particularité de ce lieu et d’être le point géographique le plus à l’ouest de tout le Portugal et donc de tout le continent européen. De cet endroit dominant, on peut admirer un vaste panorama sur le massif de « la Serra de Sintra » et sur le littoral. C’est un lieu exceptionnel. Des archives historiques attestent qu’au 17e siècle un fort jouait un rôle important dans la surveillance de l’entrée de Lisbonne plus au sud. Il faisait partie d’une ligne de défenses, placées tout au long de la côte. Actuellement, il n’existe que quelques vestiges de cette construction, en plus du phare, qui reste un point important pour la navigation.


Une quarantaine de kilomètres plus tard nous arrivons pour déjeuner dans la très belle petite ville de Sintra, située dans les contreforts des montagnes, dominée par le Palais national de style mauresque et Manuelin, situé au sommet d’une haute colline. Il date du 19e siècle.

Sintra et un très ancien sanctuaire royal, présentant des terres boisées, parsemées de villas et de palais aux couleurs pastel.

Après un excellent déjeuner en terrasse dans un somptueux restaurant nous allons visiter à pied ces petites rues, direction le « Miradouro ». Passage près de la Fontaine entourée d’élégantes décorations murales à base d’azulejos et retour à nous destriers.

Quelques lieues plus loin, nous sommes à « Belém », quartier ouest de Lisbonne. Son nom vient de la déformation au cours du temps de « Bethléem ».

Nous nous arrêtons près de la tour de Belém, construite comme un phare fortifié pour surveiller l’entrée du port vers 1515-1520. Elle se tient sur une petite île de la rive droite du Tage, régulièrement recouverte par la marée. Non loin de là se trouve un édifice datant de 1960, à la gloire des hommes partis découvrir d’autres continents. Il s’agit d’une dalle verticale de béton de 52 m de haut érigée pour célébrer le 500e anniversaire de la mort de Henri le navigateur, prince du Portugal au 15e siècle.
Un autre monument proche est à voir, représentant un hydravion biplan. En 1922 Artur de Sacaduro Cabral, réussit en trois étapes une traversée de l’Atlantique Sud sur ce type d’appareil.

Quelques instants plus tard, je vois passer un autobus jaune et bleu qui, gaillardement se lance sur un plan incliné descendant vers le fleuve. Son avant plonge dans l’eau, puis se redresse, et notre petit bus traverse tranquillement une bonne partie du Tage, avant de revenir par le même chemin. Vous l’avez deviné, c’est un bus amphibie !

Retour sur les motos pour se retrouver quelques minutes plus tard sur le « pont du 25-Avril », un grand pont suspendu dans le style de ceux qui surplombent la baie de San Francisco, et dont la hauteur totale est de 190 m. Sa construction fut décidée sous la dictature de Salazar et confiée à des Américains qui furent aidés de onze sociétés locales. Il fut inauguré le 6 août 1966 et nommé initialement « pont Salazar » puis renommé après la révolution des œillets par le nom qu’on lui connaît à présent.

Sur le pont, la vue sur le Tage et Lisbonne est grandiose. Mais attention, sur les trois voies dont dispose ce pont, celle de droite est en tôle grillagée et n’est pas l’idéal pour nos pneus, ni pour la stabilité de la moto. Ce pont nous permet de rejoindre la municipalité d’Almada et de nous retrouver ainsi au pied d’un monument de 110 m de haut, le « « Cristo Rei ».

Il est constitué d’une base, ou portique de 82 m de hauteur surmonté par le Christ lui-même de 28 m de haut, les bras ouverts tourné vers la capitale portugaise, œuvre du sculpteur Francisco Franco de Sousa. L’envergure entre les deux mains est de 28 m. Ce « Cristo Rei » rappelle celui de Rio de Janeiro et possède à sa base une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Paix. Grandiose et impressionnante représentation de Jésus regardant Lisbonne !

Retour à Nadadouro ensuite pour le traditionnel apéritif et fêter le 14 juillet !

15 juillet 2020
Le jour qu’ont choisi Bruno et Christian pour filer découvrir le point le plus au sud du Portugal : Sagres et sa forteresse. Pour la circonstance,Michel avait généreusement prêté son étalon à Christian.

De notre côté, nous retournons à la commune de « Caldas da Rainha » au marché aux poissons, acheter des sardines séchées, pour le repas du soir. La sardine est un incontournable des fêtes de Lisbonne en particulier en juin. C’est un poisson riche en oméga 3 qui a plus d’une fois permis aux Portugais d’échapper à la famine. Depuis, on a gardé une affection particulière pour ce petit poisson. Espagne et Portugal se partagent les autorisations de pêche le long de la côte, et la zone de capture s’étend jusqu’au Maroc. La rivalité entre les deux pays existe encore : les Portugais qualifient d’« espagnole » une sardine qu’ils jugent pas très bonne !

Après avoir déposé notre pêche dans un tour pack, nous atteignons au bord de l’océan un point de vue dominant : Le Miradouro « Foz do Arelho ». De là, nous contemplons l’Atlantique sur des kilomètres à la ronde avec pour seule limite au regard, l’horizon… Plénitude du moment.

Un coup de démarreur et ça repart vers Nazaré avec l’espoir et même la certitude, que cette fois les brumes de chaleur ne viendront pas interrompre notre vue.
Une fois sur la plate-forme du petit phare rouge, nous décidons de gagner à pied la plage nord, la plus sauvage. En descendant, Brigitte où « Martine à la plage », s’arrête sur un rocher dominant et étend les bras en croix, imitant le Cristo Rei. L’image est magique !

En fait, elle représente bien le Portugal : la foi qui habite ce pays et les côtés durs et sauvages de la nature.
Aujourd’hui l’océan est relativement calme et ce sont des rouleaux de deux mètres qui s’écrasent sur l’estran et brassent le sable.

Très peu de monde car il est très dangereux d’approcher l’eau. Seul un pêcheur au lancer à gauche de notre groupe, nous jette des coups d’œil pour surveiller si tout se passe bien pour nous. En effet une vague un peu plus forte que les autres manque de peu de nous tremper les pieds, si nous n’avions pas eu le réflexe de détaler en catastrophe !
Il est 20h à la villa quand nous retrouvons Bruno et Christian, sur la moto de Michel, qui reviennent de leur périple au sud du Portugal, après 800 kms de route, heureux de leurs découvertes !

16 Juillet 2020

Direction le cœur de Lisbonne et pour commencer, la place du Commerce, la plus importante de cette ville construite à l’ancien emplacement du Palais-Royal, lui-même détruit par un tremblement de terre en 1755.


Elle est bordée sur trois de ses cotés par des bâtiments ornés de portiques et ouverte au sud vers le Tage. Historiquement les navires marchands arrivaient chargés à cet endroit, qui était la porte de Lisbonne.
Au centre se trouve la statue équestre de Joseph 1er, sculpture en bronze. Ce roi était au pouvoir lors du tremblement de terre en 1755.

Au nord de la place, l’Arc de Triomphe « Da Rua Augusta » est le point de départ de la rue la plus importante de la Baixa. Ce monument est le symbole de la reconstruction de la ville après le grand séisme et fut achevé en 1873. Les statues qui y sont associées représentent Vasco de Gama et le marquis de Pombal.
Ce qui attire notre attention également ce sont ces vieux tramways qui circulent au nord de la place et invitent à la découverte.

Nous déambulons d’abord à pied après avoir garé nos motos dans un parking souterrain du centre-ville, parking dont l’entrée ne fut pas simple pour tout le monde. En effet nos badges d’autoroute nous permettaient d’entrer aussi dans ce genre d’endroit, à condition que ça fonctionne. Mais la barrière ne s’est pas levée pour tous. Et bloquer la moto en descente, tout en récupérant le ticket, demande un peu d’habileté, plus que du métier.

Retour à la surface pour découvrir au fond d’une rue piétonne, dans le quartier de la Baixa, l’ascenseur de Santa Justa. Nous en reparlerons.

Nous quittons cet endroit pour filer à pied vers le château Saint-Georges. La montée vers ce lieu a un petit côté Montmartre et demande quelques efforts, mais la vue à partir des jardins du château en vaut la peine. De là-haut, on apprécie toute l’étendue de la ville et de l’estuaire. Ce château est entouré d’une muraille (appelée muraille Maure), qui daterait en fait de la fin de la période romaine, puis fut renforcé pendant la période islamique au 8e siècle. Le mot Lissabona dérive de l’arabe « al-ishbuna ». Lisbonne devint la capitale du royaume à partir du 13ème siècle, avec son palais royal et le palais des évêques. D’importants travaux de restauration commencèrent en 1940 et à la fin des années 1990, ils eurent le mérite de réhabiliter le monument et de lui rendre son aspect médiéval. Au centre, sur la partie la plus haute de la colline, on visite avec Christian le ksar (Alcazar), forteresse à l’intérieur de la forteresse, aux murs hauts et crénelés. Si on pouvait remonter le temps et découvrir tout ce qui s’est passé en ces murs, le spectacle vaudrait tous les films projetés au cinéma de depuis la création de cet art…

En traversant les jardins pour quitter ces lieux, nous croisons de magnifiques paons aux couleurs vives, et traversons des endroits peuplés de vieilles pierres et de statues romaines.

Mais il est l’heure de déjeuner et par d’anciennes ruelle nous gagnons le » Miradouro Da Graça », sur une autre des hauteurs de la cité, et trouvons de quoi nous restaurer, près de la blanche église éponyme. De là, face à nous, le quartier de la Mouraria ( des Maures), et ses jolis toits colorés ; à gauche, plus loin, le château San Jorge (château st Georges) que nous venons de voir et au loin le pont du 25-Avril qui surplombe le Tage.
Une fois bien calés par des sandwichs, nous redescendons dans le quartier de la Mouraria par des escaliers sinueux qui permettent d’admirer quelques jolies représentations de Street Art. Multiples photos très réussies de « Martine aime la photo ».

Puis nous gagnons une place pour attendre le tramway 28. Ces jolis trams appelés « Remodelado » remontent aux années 30 et seraient en temps normal dans des musées. Eux seuls sont capables d’emprunter un itinéraire qui ne conviendrait pas aux trams modernes, car leur trajet contient des virages bien trop serrés et des changements de pente trop abrupts. Grâce à ce tram nous passons dans les quartiers populaires de Graça, de l’Alfama, de Baixa, et d’Estrela. C’est vraiment un moyen authentique de circuler et entendre les crissements et les craquements de l’engin dans les petites rues, crée de grands souvenirs. Nous le quittons à regret dans le quartier de la Baixa pour se promener à nouveau « Ad pedibus » comme diraient les Romains, et cette marche digestive me permet de découvrir une entrée de métro très vaste à l’intérieur moderne et lumineux. À découvrir une prochaine fois !

Nous retrouvons l’ascenseur de Santa Justa.

Il permet de rallier la Baixa Pombalina au Bairro Alto (quartier haut). Il fut conçu par Raoul Mesnier du Ponsard, un ingénieur portugais né à Porto de parents français. La structure métallico-rivetée à laquelle Gustave Eiffel a fait appel pour la construction de sa tour, est reprise ici dans le même élan vers le ciel. D’une hauteur de 45 m, décoré dans un style néogothique, le palier supérieur possède un belvédère accessible par un escalier en colimaçon, malheureusement fermé pour cause de Covitd-19. Mais la vue sur le château Saint-Georges, les toits de Lisbonne, la ville basse (Baixa) et le Tage est magnifique !

L’ascenseur possède deux cabines décorées d’un intérieur en bois vernis pouvant accueillir chacune 24 passagers. Sa construction débutée en 1900 s’acheva en 1902. De là-haut il est très simple par une passerelle métallique d’accéder au couvent et à l’église des Carmes. Profitez-en également pour aller plus loin dans le quartier haut où se trouvent des petits restaurants très accueillants, autour d’une belle place arborée.

Il est temps pour nous de retourner à notre « Kasbah de Nanadouro » pour piquer une tête dans la piscine et profiter d’un apéro à rallonge…

Le lendemain matin 17 juillet, nous quittons définitivement cet endroit magique pour remonter sur Pombal prendre des nouvelles de la moto de Christian. Sa réparation n’est pas terminée car il manque une pièce qui n’arrivera que 3 jours plus tard. Aussi, pendant ce temps, Christian séjournera dans un hôtel près de la gare, où nous lui nous faisons nos adieux, après un dernier déjeuner local dans un resto à deux pas de la concession.

Le trajet de retour commence : direction la frontière espagnole : Vilar Formoso où nous attend une maison perdue au milieu des bois de pins. Nous parcourons cette après midi-là environ 300 kms. Nuit tranquille.

Le lendemain 18 juillet, nous passons la frontière espagnole, cools, sans aucun contrôle, pour faire un plein d’essence immédiatement. En effet au Portugal le carburant a le même prix que chez nous, mais en Espagne c’est nettement plus intéressant. Nous utilisons ensuite la matinée pour filer sur Burgos dans la province espagnole du même nom, et après une entrée dans un parking souterrain du centre-ville (cette fois, tout se passe bien !) nous nous posons en terrasse d’un restaurant d’une des plus belles places. Cette ville, capitale provinciale de la communauté autonome espagnole de Castille et Leon vaut le détour. On s’y sent tout de suite bien et je suis certain que les soirées y sont très douces avec tous ces restaurants, ces ruelles plantées de muriers platanes, ces vieilles portes monumentales médiévales.

Nous découvrons à pied son monument le plus emblématique : La cathédrale gothique française Sainte-Marie, dont les trois portes principales sont surmontées de clochers ouvragés. À l’intérieur se trouve la ” Capilla del Condestable “, une chapelle décorée de sculptures de saints et abritant le tombeau du Cid, Rodrigo Diaz de Vivar, commandant militaire du 11eme siècle qui inspira Corneille en 1637 pour sa pièce en cinq actes.
Nous parcourons ensuite quelques rues piétonnes proches de la cathédrale, mais on ne peut s’attarder car il y a encore de la route à faire pour atteindre la région Nord de l’Espagne en début de soirée et passer la frontière française. Là encore, la traversée des Pyrénées me parait sans fin, et nous finissons par atteindre notre motel dans les Landes au-dessus de Bayonne, celui du premier soir de ce périple.

Le dernier jour, le 19 juillet sera une journée d’autoroute et vers 18h, je quitte Manu, son GPS et sa cigarette sur la Francilienne, et Mimi quelques kilomètres plus loin pour regagner mes pénates à Chantilly.

Épilogue : Christian récupérera sa moto le 21 juillet, fera à son tour plusieurs étapes pour rentrer et arrivera finalement chez lui, sans problème de casque, le 24 juillet avec un pneu arrière bien usé, un démarreur neuf et une belle collection de moustiques sur le pare-brise !

Que dire maintenant de ce voyage hors normes. Un peu plus de 5000 kms parcourus avec parfois 43 degrés, dans une ambiance d’épidémie dont le côté positif nous aura permis un accès facile à beaucoup de sites.
Tant de villes et endroits pleins d’intérêt vus au Portugal, le pays cher à Manu.

Le voyage se termine comme il a commencé…dans la tête. Nous revenons riches de grands souvenirs, récoltés sur la route ou dans nos balades à pied et déjà germe l’idée d’y repartir pour découvrir encore plus.

Merci mille fois Manu pour tout ce que tu nous as apporté pendant ces 15 jours, non seulement comme super Road Captain, mais aussi au quotidien par ton calme, ta bienveillance, et bien sur ton rôle d’interprète. « Obrigado » !

Allez, je te laisse tranquille pour en griller une…

Coup de chapeau aussi à tous mes partenaires de cette longue aventure qui ont toujours su garder leur sang-froid dans les étapes difficiles et maintenir une vraie bonne humeur tout au long de ce Road trip.

Didier MANCHON « Historian »