C’est par un dimanche de printemps ensoleillé mais un peu frais pour la saison que Thierry nous donne rendez-vous pour un pique-nique en bord de mer à Veules Les Roses classé parmi « les plus beaux villages de France ».

39 bikers répondent présents et c’est après le briefing habituel que 29 montures prennent la route.

Nous traversons alors, sur 180 km de petites routes, le parc naturel régional du Vexin, le Pays de Bray pour arriver en Pays de Caux après deux arrêts.

Après ces kilomètres avalés, nous découvrons Veules Les Roses, l’un des plus anciens villages du Pays de Caux.

C’est vers la falaise direction Sotteville où se trouve le parking du canon dominant Veules les Roses que Thierry nous conduit pour reposer nos montures et pouvoir remplir les estomacs affamés de nos bikers où une immense prairie un peu venteuse nous attend.

Voici l’histoire du canon situé sur notre lieu de pique-nique. Deux canons installés sur la falaise amont de Veules Les Roses constituent le monument commémoratif de la bataille qui s’est déroulée en ces lieux le 11 juin 1940 en souvenir des marins du cargo « Le Cérons » tombés au combat. Ils furent récupérés sur l’épave du navire qui est encore visible lors des grandes marées.

Une fois nos panses remplies et une « siestounette » sur l’herbe à l’abri du vent pour certains, une marche à pied digestive s’impose à nous. Nous laissons nos motos pour emprunter un petit chemin qui nous mène sur la plage. Ce petit vent frais du large nous accompagne et cette marche nous réchauffe.

Nous découvrons alors de plus près cette magnifique plage et une partie de la belle Côte d’albâtre.

Cette région côtière française du pays de Caux située sur la Manche est constituée de 130 kilomètres de bordures maritimes et de falaises entrecoupées de valleuses et constitue la quasi-totalité du littoral de la Seine-Maritime.

Le GR21, sentier de randonnée balisé de 180 kilomètres le long de la côte d’Albâtre passe par Veules-Les-Roses. Il relie Le Havre au Tréport et permet aux randonneurs d’admirer de beaux paysages depuis les falaises. Les français l’ont élu en 2019 “Meilleur sentier de grande randonnée de France”. On peut l’emprunter depuis le village.

Nous longeons ensuite une large plage à marée basse laissant place au banc de sable. Un platier au pied des falaises peut se découvrir pour les férus de pêche à pied.

Parenthèse pour les gourmands et amateurs d’huîtres qui auraient pu avoir un petit creux à ce moment-là 😉, la veulaise est le nom de l’huître cultivée dans le village à 600 mètres de sa plage. Sa qualité ne cesse d’être vantée et ce coquillage est réputé pour son goût dû à la situation des parcs à huîtres qui, brassés par les marées ont aussi un apport d’eau douce grâce aux ruisseaux qui coulent des falaises de calcaire.

Ayant quartier libre chacun peut aller ensuite de son chemin.

Nous découvrons ensemble pour commencer l’embouchure de la Veules se jetant dans la Manche.

Dès le 13ème siècle, il existait, à l’embouchure de la Veules, un moulin de mer qui fonctionnait grâce à un bassin fermé par une porte à marée haute et que l’on ouvrait à marée descendante. Les habitants y cultivaient alors du cresson commercialisé à Paris.

Dirigeons nous ensuite vers les ruelles du village.

Victor Hugo a séjourné plusieurs été à Veules-Les-Roses dans la Villa de Paul Meurice et aimait contempler le paysage de sa « grotte » située sur une falaise dominant le village et portant son nom.

Apprécié également des peintres impressionnistes Veules-Les-Roses accueille encore de nombreux artistes et artisans souvent installés dans des bâtiments de caractère.

Niché depuis le IVème siècle au creux d’une valleuse débouchant sur la mer ce charmant village possède un riche patrimoine et son cadre boisé est traversé par le plus petit fleuve de France : la Veules. Il faudra longer celui-ci pour y retrouverez les traces de son histoire gravée dans la pierre. Mais aussi des villas de style balnéaire, son église classée monument historique….

Au détour de ruelles suivons et longeons ensuite La Veules nous offrant des jardins discrets, de belles villas, des moulins….

Le nom de la Veules est mentionné pour la première fois sous la forme Wellas. Il s’agit du nominatif pluriel de l’anglais signifiant « source, fontaine, cours d’eau » comme les Wells d’Angleterre. Sa source est localisée à 20 mètres d’altitude environ au nord du lieu-dit la Cavée d’Iclon. Son cours est très limité et sa longueur actuelle est désormais de 1 149 mètres.

C’est à partir du 17ème siècle que les habitants utilisent ce petit cours d’eau à des fins économiques. Une dizaine de moulins sont édifiés (un tous les 100 mètres) pour moudre le blé et le colza dont on extrait alors l’huile pour fouler le lin fournissant ainsi la matière première aux ateliers de tisserands. L’activité des moulins décline ensuite au 19ème siècle en même temps que le village devient un lieu de villégiature pour le milieu intellectuel parisien.

Mais comme nous sommes un dimanche d’élection notre visite doit s’arrêter là.

« Nous devons remonter pour 14 heures 30. Certains bikers doivent être rentrés avant 18 heures » dit Thierry qui vient nous chercher.

Nous voilà alors toutes et tous remontant la falaise pour enfourcher nos montures et pouvoir ainsi prendre le chemin du retour.

Merci Thierry pour cette belle découverte normande qui ne demande qu’à y retourner.

Pouvoir déguster, pour les amateurs, ses huîtres sur sa longue et belle plage nous offrant ses activités nautiques, flâner dans les ruelles de ce charmant village à la découverte de ses belles villas balnéaires et de caractère, ses artisans, son église classée ou encore pour les plus courageux point de départ de randonnées du GR21 direction Dieppe par Sainte-Marguerite-Sur-Mer ou Fécamp par Saint-Valéry en-Caux……