Cela faisait un bon quart d’heure que j’entendais le ronronnement du V twin, quand je passais devant la concession Harley-Davidson de Baillet en France sur la francilienne ce dimanche matin vers 8h. Il était évident que la journée n’allait pas manquer de mordant. À commencer par le froid qui était sorti de sa tanière pour nous envelopper durant cette belle matinée.

Le soleil déjà levé, montait timidement. Le ciel, d’un bleu pâle, apparaissait par endroit zébré par le panache rectiligne où en arabesques courbes des avions de ligne, qui progressivement avaient retrouvé leurs trajectoires d’ avant le confinement.

Pour ce trajet vers Chartres, pas question de laisser un centimètre carré de peau exposé. La morsure de l’air glacé n’aurait pas fait de quartier. La double paire de gants s’imposait et j’avais remis mes grandes bottes en cuir HARLEY pour protéger pieds et jambes. Le moteur commençait à être vraiment chaud quand j’approchais de la station Esso sur l’A 15.

Descente de moto après avoir fait le plein, et retrouvailles avec les nombreux potes présents pour l’occasion.

L’idée de cette sortie généreuse revenait à Vincent Renaudeau, et immédiatement, elle avait été approuvée par le bureau. Il s’agissait de rendre visite à un zoo refuge situé près de Chartres, accueillant des animaux dont les passés avaient été plus ou moins difficiles et qui se trouvaient à présent en convalescence dans ce refuge. Avec la crise du COVID, le zoo manquait de fonds et en dehors du prix d’entrée réglé par chacun, nous versions un supplément, que Vincent allait remettre un peu plus tard au directeur sous forme d’un chèque cadeau.

Nous étions donc 24 motos et 40 bikers et bikeuses, malgré la chute du mercure, sur le parking de cette station essence bien connue de tous, au vu des nombreux rendez-vous qui s’ y étaient déjà tenus depuis plusieurs années.

Après un bonjour à chacun et quelques mots échangés, il est 8h30 et c’est l’heure du briefing qui va nous indiquer notre destination. Nous avions en effet rendez-vous un peu plus tard dans la matinée avec le Chapter Dream Vallée et le Chapter De St Maximin sur le parking du carrefour de Rambouillet.

Vincent prend la tête du convoi et ça démarre très fort, sur l’autoroute A 15… puis nous sortons de l’autoroute, partons sur une grande nationale, la N184, quittons la nationale, et quelques centaines de mètres après un giratoire, tournons sur la gauche pour emprunter un petit chemin défoncé. Je me suis pensé, « Vincent nous a choisi un parcours très sélectif ! » Le jeu consistait à éviter les nids-de-poule, que dis-je, les nids d’autruche, et avec un peu de chance on arrivait au bout sur une route à nouveau goudronnée. Après c’était à droite dans un très sympathique petit village dont j’ai oublié le nom, Et au bout du compte, après ce détour bucolique, on se retrouvait sur la route d’arrivée et au giratoire précédemment quitté. Eh bien tout le monde a suivi, personne n’est resté dans le bac à sable, ce qui prouve la qualité des pilotes du Chapter Plaine de France 95 !

Enfin vers, 10h, nous arrivons au lieu de rendez-vous à Rambouillet, et retrouvons nos amis de Coignières Des Yvelines et de Saint Maximin dans l’Oise. Il est à nouveau temps de poser les motos sur la béquille et d’aller les saluer tous. Ça commence à faire beaucoup de monde, de métal et de chrome rassemblés !

Puis notre convoi s’ébranle avec un Road Captain de la Dream Vallée en tête; viennent ensuite le groupe des safety, la régulatrice, l’ensemble des participants et le safety de queue. C’est donc un impressionnant groupe de bikers Harley constitué de 55 motos qui parcourt par de très coquettes départementales, le parc naturel régional de la haute vallée de Chevreuse, avant de stopper les V-twins vers 11h devant l’entrée du refuge…

Nous nous regroupons devant celle-ci pour écouter son directeur Patrick Violas nous expliquer les circonstances de la naissance de ce parc animalier.

Chaque pensionnaire est accueilli non pas parce qu’il est intéressant pour le zoo mais parce qu’aucune autre solution de survie ne s’offre à lui. Souvent ces animaux ont souffert dans leur passé, ayant servi dans des laboratoires, où subi des maltraitances, voire ont fait lieu de trafic. Le centre leur donne une identité, un nom en signe de reconnaissance individuelle, leur construit un avenir en tenant compte de leurs caractéristiques physiques et physiologiques, ainsi que de leurs besoins en matière de soins et de bien-être. Plus tard, lors de la visite, nous pourrons vérifier la qualité des infrastructures d’accueil de chaque animal ; c’est du 5 étoiles !

Il faut savoir également qu’au début cet endroit était une mini-ferme animalière comprenant uniquement des animaux domestiques. Les bâtiments correspondant au refuge sont venus ensuite ainsi que tous leurs occupants à partir de 2019 et l’ensemble s’étend sur près de 20 hectares.

Après cette présentation, Vincent prend la parole pour féliciter Monsieur et Madame Violas de leur initiative généreuse envers tous ces animaux et du travail quotidien réalisé depuis l’ouverture. Pour terminer, il leur remet un chèque d’aide de la part du Chapter Plaine de France 95, sous les applaudissements de tous les bikers présents.

Les Chapters de la Dream Vallée et de Saint-Maximin offrent également à leur tour leur chèque au directeur du refuge. Ce dernier redit un mot pour nous remercier tous de notre présence et de ces aides financières qui vont bénéficier aux animaux.

Avant de passer sous la porte d’entrée, nous prenons un moment pour une photo de groupe des trois Chapters ainsi qu’une photo aérienne, car Manu, notre photographe, avait apporté son drone pour la circonstance.

Après vérification du passe sanitaire nous pénétrons dans la zone d’entrée, qui est également une boutique, et décidons, sur les conseils de notre charmante hôtesse, de commencer par la petite boucle du parcours, celle qui se dirige vers le bassin des otaries.

C’est ainsi que nous initions notre prise de connaissance des différents pensionnaires. D’abord à gauche c’est « Copain » un wallaby aveugle d’un œil et non un cochon… C’est en raison de ce handicap que le parc dans lequel il résidait souhaitait s’en séparer.

Nous découvrons les babouins sur notre droite, tranquillement en train de s’épouiller, puis à gauche une volière avec de nombreux aras aux magnifiques couleurs. Comme dans la chanson (de Lara… je sais, c’est nul !), leurs origines sont lointaines, car ils viennent d’Amérique du Sud. Ils sont l’objet de trafic.

Quelques mètres plus loin c’est le bassin des otaries avec « Athos » qui a rejoint la Tanière après avoir quitté le monde du spectacle. Nous faisons la connaissance de nombreux singes de type macaque rhésus dont Dracula, arborant une cicatrice sur le crâne en rapport avec son passé de laboratoire, et qui aujourd’hui est épileptique. À ses côtés se trouve Esméralda, une guenon, qui certainement saura le consoler. Encore quelques mètres avant de découvrir Cannelle, une autre femelle macaque, toute mignonne, qui a passé 19 ans en laboratoire, sans voir la lumière du jour, à servir les neurosciences pour la recherche sur les maladies d’ Alzheimer et de Parkinson. Aujourd’hui elle coule des jours tranquilles grâce au refuge.

Concernant les singes, des pancartes régulièrement placées le long du parcours, nous expliquent que pour éviter des comportements agressifs chez eux, il ne faut pas les pointer du doigt, ni les regarder fixement. De même il faut éviter de rire ou montrer les dents devant eux, enfin il ne faut pas crier dans leur direction. Peut être un comportement utile en banlieue…

Il est 13h à présent et vient le temps de se restaurer dans la zone de pique-nique après un passage au snack. Celui-ci propose : salades, sandwichs, glaces, flans, boissons diverses, et je dois dire que les sandwichs au jambon étaient excellents !

Après cette pause bienvenue nous repartons pour découvrir la Grande Boucle et le large enclos des ours bruns avec Canaille, Cannelle, Jack. Ils sont étalés au soleil à se reposer, cool !

Nous sommes passés par ailleurs devant les chameaux et dromadaires, les premiers étant plus petits que les seconds, avec un poil plus fourni. Gipsy, une femelle dromadaire, est là, confiée par un cirque en raison d’un lourd handicap ; elle s’était cassé les membres antérieurs en descendant d’un camion.

Ensuite, trois vaches de type Prim Holstein nous surprennent par leurs dimensions, elles sont environ 1/3 plus grandes que des vaches normales. En fait, elles ont fait l’objet de traitements à base de progestatifs, dans le cadre de recherches sur la contraception féminine… ce qui explique que leur imposant gabarit.

Puis c’est la découverte d’enclos électrifiés, un peu dans le style de Jurassic Park, qui sont l’habitat de deux tigresses Xéna et Isabella, abandonnées dans un camion cage, car délaissées par leur propriétaire suite à l’adoption de la loi prohibant le recours aux animaux sauvages dans les numéros de cirque. Elles sont retrouvées faméliques et apathiques.

Aujourd’hui elles sont florides et se reposent, elles aussi, au soleil.

Toujours du côté des grands carnivores, nous apercevons à présent, couchés dans une herbe bien grasse, Léo et Zampa, deux lions aux apparences de lionne, car dégriffés et castrés dans leur enfance pour pouvoir faire des photos avec des touristes. Eux aussi sont plus grands que la normale, car comme pour tout mammifère, c’est la sécrétion des hormones sexuelles qui ralentit la croissance. Privés de ces hormones, ils n’ont pas de crinière et leur développement général leur donne une gueule et des pattes impressionnantes !

Au bout d’une allée montante, j’ aperçois une vache des Highland, se distinguant par sa fourrure de poils longs, brune à tendance rousse, et par ses longues cornes. Probablement, nous en reparlerons l’année prochaine…

Quelques dizaines de mètres plus loin, on a la surprise de découvrir « Rajendra » un éléphant d’Asie placé au refuge par le coordinateur du programme européen d’élevage. Il faut savoir qu’en Asie ce type d’éléphant est en voie de disparition. Les principales menacent qui pèsent sur l’espèce sont la perte d’habitat, le braconnage et la capture d’individus pour l’industrie du divertissement. L’éléphant d’Asie n’occupe actuellement plus que 15% de son territoire d’origine. D’où, l’existence de ce programme européen pour la sauvegarde de l’espèce.

Au fait, quelles sont les différences entre l’éléphant d’Asie et celui d’Afrique ? La solution est en fin d’article.

Pour finir, on traverse la mini ferme, un endroit idéal pour les familles, et permettre aux enfants de faire la connaissance des principaux animaux domestiques.

Après avoir parcouru la boutique et ses différents objets souvenirs, c’est le moment de quitter cette arche de Noé, pour rejoindre nos bécanes sur le parking, la tête riche de toutes ces rencontres inattendues.

Les animaux présents dans ce refuge sont entre de bonnes mains, qui leur assurent un avenir paisible, auquel ils ont droit maintenant.

Vincent propose à Rémi, notre ancien responsable des safety, de nous ramener par un parcours bucolique au sein de la vallée de Chevreuse ; ce dont Rémi s’acquittera parfaitement, au pied levé, grâce à son expérience de vieux biker bien rodé.

Le retour de notre convoi jusqu’à l’A15 se passera sans problème, après la découverte de superbes villages des Yvelines et des départementales les reliant.

Remerciements à tous les photographes et en particulier MANU.

A bientôt les amis, au plaisir de vous retrouver, moi , je repars avec mon petit compagnon…

 

Didier MANCHON « HISTORIAN »

 

 

 

 

 

Réponse :

L’éléphant d’Afrique est plus grand et plus lourd que l’éléphant d’Asie ; il mesure 6,50 à 7,50 m pour les mâles et peut peser jusqu’à 8 tonnes. L’éléphant d’Asie ne mesure que 6,50 m et pèse jusqu’à 5 tonnes pour les plus gros individus.

L’éléphant d’Afrique a de plus grandes oreilles que l’éléphant d’Asie.

L’éléphant d’Afrique a une tête plus ronde et un dos concave alors que l’éléphant d’Asie a le dos rond et présente 2 bosses sur le crâne.

La trompe de l’éléphant d’Afrique présente 2 protubérances à son extrémité qu’il utilise pour ramasser de la nourriture ou manipuler des objets. La trompe de l’éléphant d’Asie ne possède qu’une seule protubérance.

Chez l’éléphant d’Afrique, mâles et femelles ont des défenses alors que chez l’éléphant d’Asie, les femelles ne possèdent pas de défenses.

La taille des défenses est généralement plus importante chez les pachydermes africains.

La peau de l’éléphant africain est plus ridée que la peau de l’éléphant asiatique.